Une jeune femme avec un voile blanc en dentelle sur la tête. Derrière elle se trouve un manoir sombre.

Les Frankenstein ont toujours été la source de nombreuses rumeurs. Leur fils aîné n’était apprécié de personne dans la bonne société, qu’il mettait mal à l’aise avec ses longs discours parsemés d’idées alarmantes. Son départ pour ses études en Europe fut un soulagement, de l’avis de tous.

Puis leur plus jeune fils mourut, assassiné par Justine Moritz – sa propre nourrice ! Contre-nature !

Ce n’était que le début. Quelques temps plus tard, l’aîné, Victor, fit encore parler de lui. Et pour rien de moins qu’un autre meurtre : celui de son ami d’enfance, alors qu’il s’était fait renvoyé de son université sur le Continent, pour Dieu seul sait quelle autre horreur.

Monstrueux !

Bien sûr, les Frankenstein le sauvèrent de la potence. Victor s’exila en Suisse. Là, il devait épouser Elizabeth – sa propre sœur ! Adoptive, certes, si bien que ce mariage n’allait à l’encontre d’aucune des lois naturelles… Mais tout de même ! Une odeur de soufre suivait cette famille de près.

Ce n’est que des mois après les faits que l’on apprit le décès de Victor Frankenstein. Un accident… qui n’avait sans doute rien de naturel. Comment penser autrement, avec cette famille ?

Alors, Elizabeth Frankenstein réapparut. Mais pas seule. Elle s’était bel et bien mariée – avec une créature à l’apparence si repoussante que n’importe quelle bonne chrétienne aurait tourné de l’œil à sa vue. Cela arriva à nombre de jeunes filles, lors du premier bal où madame Frankenstein crut bon d’emmener son époux. Et qui pouvait-il bien être ? Car assurément, il ne s’agissait là d’aucun des fils de la famille.

Sa seule apparence était si terrifiante que même certains messieurs se trouvèrent mal. En contraste, Elizabeth rayonnait. Elle semblait réellement attentionnée envers son mari. Lorsque les rumeurs concernant la réelle nature de monsieur Frankenstein arrivèrent jusqu’à elle, elle se fâcha.

« Mon époux a bien souffert, mais il est d’une nature bonne. Et je ne laisserai personne le vilipender. » Voilà ce que déclara Elizabeth ; et elle se montra si déterminée que bientôt, plus personne n’osa jaser à son sujet… là où elle pouvait les entendre.

[image Enrique Meseguer]

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