image de synthèse d'une pieuvre mécanique à vapeur dans la mer

« Et voici notre prototype final : la pieuvre des confins ! »

Julien de Pennimand s’arrêta devant l’affiche dévoilée par l’assistant du professeur Douchard et eut toutes les peines du monde à retenir son rire. Seule la présence de Louise dans son dos l’en empêcha : il ne voulait pas encourir sa colère en se montrant discourtois. Cependant, il l’avait entendue étouffer un rire, il en aurait mis sa main à couper.

Il y avait de quoi. Le dessin de pieuvre devant eux était absolument fantaisiste, comme sorti tout droit d’un roman.

« Et quelle serait la fonction de cette… pieuvre ?

– Elle permettrait une meilleure étude des fonds océaniques, expliqua Antoine de Merteuil.

– Ah, louable intention. Puis-je vous demander, cependant… Pourquoi une pieuvre ? »

Merteuil eut la bonne grâce de rougir ; le professeur Douchard, en revanche, enchaîna sans montrer la moindre honte :

« Pour s’intégrer dans le milieu naturel sans pour autant attirer l’attention de prédateurs, naturellement. Savez-vous que les pieuvres disposent de nombreux réflexes de défense, qui… »

Le professeur s’embarqua dans une des explications dont il avait le secret et Julien renonça à suivre, se concentrant plutôt sur l’échange silencieux de regards entre Louise et Merteuil. Finalement, son associée se tourna vers lui avec un hochement de tête et Julien retint un soupir.

On voyait bien que ce n’était pas elle qui allait devoir expliquer une pieuvre au conseil d’administration.

Enfin. Au moins, le professeur Douchard était brillant, à défaut d’avoir bon goût. Peut-être allaient-ils enfin pouvoir rattraper les avancées britanniques dans les océans.

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